Le numéro de Regards actuellement distribué chez les Courneuviens n'y va pas par quatre-chemins ! Plutôt que de poser le débat de manière objective - et pourquoi pas de solliciter le point de vue du conseiller général de La Courneuve que je suis ? - la municipalité relayée par la rédaction du journal se lance dans un gros mensonge pour décrire la situation dans les collèges de la ville. L'éducation est un sujet trop sérieux : un débat serein et intelligent sur ces questions aurait été plus approprié. Mais puisque la municipalité a décidé de les placer sur le plan des querelles partisanes, tâchons pour le moins de rétablir la vérité concernant l'action du Conseil général.
1) Il n'y a pas de saturation des effectifs à l'heure actuelle dans les collèges de la ville.
Les chiffres avancés par Regards sont tout simplement faux ! Si les effectifs annoncés à Jean Vilar sont à peu près justes (570), ceux annoncés pour Politzer sont surévalués (690 collégiens et 64 élèves de SEGPA, ce qui fait 754 et non 771). Quand à Raymond Poincaré, le collège compte 585 élèves, et non pas 753 comme il est écrit ! A quoi tient ce différentiel de près de 200 au total ? C'est ce chiffre falsifié qui permet de justifier tout le raisonnement de l'article selon lequel "les effectifs des collèges explosent" !
2) Un moratoire de trois ans concernant les subventions aux communes pour leurs investissements a bien été annoncé par Claude Bartolone, le 26 janvier, aux maires de toutes les communes de Seine-Saint-Denis.
L'étranglement financier des départements organisé par l'Etat, ajouté à la dette du département - constituée en 2008 à 97% d'emprunts toxiques contractés, rappelons le, par l'ancienne présidence communiste...-, ne permet en effet plus au Conseil général de s'engager à soutenir de nouvelles dépenses d'investissement dans un avenir proche. Surtout au moment où les engagements financiers du Conseil général pour les nouvelles lignes de transports collectifs explosent (prolongement de métros, tramway, tangentielle nord,...). Si cette situation est bien évidemment douloureuse, elle l'est avant tout pour le Conseil général, empêché de développer ses politiques innovantes, originales, spécifiques. C'est pourquoi nous avons lancé un appel pour l'égalité et l'avenir en Seine-Saint-Denis, qui dénonce l'anorexie de nos ressources en exigeant la mise en place d'un système plus juste, demande le renforcement des politiques publiques prioritaires pour l'égalité des chances, notamment pour l'éducation et, enfin, réclame un effort important de soutien à l'investissement.
3/ Ce moratoire ne concerne en aucun cas les collèges. Claude Bartolone l'a énoncé très clairement : l'éducation restera la priorité du Conseil général, d'abord parce qu'elle relève des compétences obligatoires du département et, surtout, parce qu'elle est un défi majeur pour un territoire aussi jeune que le nôtre. Le Plan Exceptionnel d'Investissement pour les collèges de 703 millions d'euros, voté lors de la séance du 17 octobre 2010 pour la période 2010-2015, est confirmé. Il prévoit 21 opérations de construction, reconstruction et rénovation, des travaux de modernisation pour l'ensemble des établissements du Département et un plan numérique ambitieux.
4/ Parmi ces constructions prévues, un nouveau collège pour le secteur Aubervilliers-La Courneuve est et demeure au programme.
La pression démographique et les constructions de logements sont une réalité. Le nouvel établissement sera probablement situé à Aubervilliers car la population augmente plus rapidement encore dans cette commune, qui a proposé plusieurs terrains alors que la ville de La Courneuve après avoir été relancée à plusieurs reprises par le Conseil général n'en a proposé qu'un : le parking Anatole France, largement utilisé, trop petit et situé à proximité d'autres établissements (lycée Arthur Rimbaud, groupe Anatole France,...).
Quelle que soit la solution retenue, j'ai toujours dit qu'il faudrait revoir la sectorisation pour accueillir les nouveaux collégiens de La Courneuve à échéance de 3/4 ans et permettre aux enfants des Quatre-Routes de pouvoir enfin être accueillis dans un établissement plus proche et mieux desservi.
Suite à une rencontre que j'ai organisée le 3 janvier dernier avec l'équipe éducative du Collège Politzer, j'ai d'ailleurs proposé de lancer une procédure de révision de la sectorisation scolaire des Collèges de La Courneuve pour évaluer les conséquences des ajustements récents, prendre en compte les besoins nouveaux liés aux constructions de logements et intégrer la situation des autres collèges environnants (Langevin à Drancy, Gabriel-Péri à Aubervilliers) impactés par un collège supplémentaire dans nos villes.
Voilà la vérité rétablie. Une question demeure : à quoi bon mentir de la sorte sur des données pourtant accessibles à tous ?