Hier soir, un jeune homme a été tué par balle au Mail de Fontenay, l'une des dernières barres historiques de la cité des 4000 logements à La Courneuve. Son nom vient s'ajouter à une liste déjà trop longue. La police et la justice auront à déterminer les circonstances de ce drame.

Mais, alerté de tous côtés sur la situation du Mail et très préoccupé, j'avais écrit au Préfet de la Seine-Saint-Denis le 13 décembre dernier au sujet de l'intensification du trafic de stupéfiants. «Tout porte à croire que le climat de tension déjà manifeste dans le quartier et les échanges de coups de feu recensés il y a quelques jours rue Verlaine ont un lien avec ce trafic qui perturbe considérablement la vie quotidienne et la sécurité des locataires et des agents de l'Office». De nouveaux coups de feu avaient été signalés la semaine suivante. La situation pouvait dégénérer à tout moment et c'est pourquoi j'avais sollicité le concours du Préfet afin de protéger les habitants de ce quartier en y rétablissant l'ordre.

Ce nouveau drame courneuvien prouve une fois de plus que les trafics et leurs conséquences n'ont pas été enrayés dans les quartiers populaires. Bien au contraire : ils prospèrent. La recrudescence de meurtres et de blessures par balles enregistrée au cours des derniers mois (Aubervilliers, Pantin, Saint-Ouen, La Courneuve, Marseille, …) n'en est que le cruel reflet. Or, quelles réponses ont jusqu'à présent été apportées par le gouvernement ? Une concentration des moyens policiers dans des villes dont les habitants ont, de manière tout à fait légitime - et je les ai d'ailleurs soutenus -, fait entendre leur refus de laisser faire. Mais une concentration des moyens de police limitée à quelques quartiers dans quelques communes, comme s'il s'agissait-là d'un problème pouvant être résolu à l'échelon local, a pour conséquence le déplacement des trafiquants vers des zones où ils sont moins inquiétés. Quand cela s'arrêtera-t-il ? Il y a urgence à agir.

D'abord, dans l'immédiat : j'exige des renforts policiers pour protéger les habitants et empêcher toutes représailles et la répétition de scénarios tristement connus.

Ensuite, je réclame que l'on rende les quatre cents policiers qui manquent à notre Département pour rétablir un service public de la sécurité dans ses missions de proximité, d'investigation et de rétablissement de l'ordre.

Les coups de menton du président de la République et les gesticulations médiatiques de son ministre de l'Intérieur n'auront pas permis d'améliorer la sécurité des habitants de Seine-Saint-Denis. Il faudra bien que Monsieur Sarkozy réponde de cet échec cuisant.