Fin juin, j'ai participé à la réunion de mise en place du Comité de pilotage pour la future Gare du Grand Paris Express aux Six-Routes à La Courneuve, en présence de Marc Véron, président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP).
Cette réunion consistait en une visite du quartier des Six routes conclue par la mise en place formelle du Comité de pilotage. Les études prévues ont été présentées, elles consistent en une étude d'impact globale sur tout le réseau, ainsi que des études préalables pour chaque gare qui devront aboutir en mai 2012, dans la perspective d'une mise en service de ce nouveau réseau de transports s'étalant entre de 2018 à 2025.

Cette gare aux Six-Routes du Grand Paris Express sur l'axe La Défense/Saint-Denis/Le Bourget/Roissy est inscrite à titre conservatoire dans le projet. Je saisis cette occasion - cela avait été un sujet de polémique durant la campagne des élections cantonales - pour rappeler que ce succès n'a pu être obtenu que par une remise en cause du projet initial de l'État et par sa fusion avec le projet Arc Express. Du "Grand Paris", l'État n'avait retenu qu'un seul projet : un métro rapide permettant aux hommes d'affaires de relier la Défense, Orly et Roissy en un temps record grâce à un nombre de gares limité.
Par rapport à la version initiale de Christian Blanc, éphémère ministre du "Grand Paris", le débat public et le travail des élus autour de Jean-Paul Huchon, le président de la région Île-de-France et des présidents des Conseils généraux unis, a permis de modifier le projet de l'Etat en profondeur pour qu'il réponde mieux aux besoins des habitants. Ainsi, nous avons obtenu que l'État n'oppose plus le fait de relier des pôles économiques et l'amélioration des déplacements quotidiens des habitants. Pour réussir, il fallait d'abord contester cette logique gouvernementale et l'obliger à amender son projet pour l'adapter aux besoins de la population. C'est ainsi que la Seine-Saint-Denis a réussi à se faire entendre. Le point central de ce débat était le nombre de gares implantées sur le réseau. Alors que le gouvernement en voulait 40, le projet actuel en comporte 72 (dont une projetée aux Six-Routes de La Courneuve), ce qui le modifie en profondeur : oui à la desserte des pôles économiques, mais sans oublier les habitants !
Ce n'est pas en réclamant chacun de son côté une gare supplémentaire que nous avons réussi à les obtenir toutes mais c'est d'abord en portant un projet commun avec la Région Île-de-France, le Conseil général du Val-de-Marne, les départements de grande couronne que les élus socialistes et écologistes de Seine-Saint-Denis ont obtenu gain de cause. Nous avons proposé une position départementale unanime et solide pour qu'en plus de la ligne qui rejoindra Roissy, une double boucle de transport relie le plateau de Clichy aux grands pôles d'emploi franciliens et desserve aussi le coeur du département (Bobigny, Bondy...).
Cette demande ayant été entendue, le Département était alors en situation de soutenir les projets de gares supplémentaires. Vous trouverez d'ailleurs en pièce jointe la copie du courrier que le président du Conseil général Claude Bartolone a adressé au maire de La Courneuve.

Cette gare des Six-Routes s'avère importante dans le tracé du Grand Paris Express, dans la mesure où elle se situe à mi-chemin entre les deux pôles de Saint-Denis-Pleyel et du Bourget et répond en cela à la nécessité de desservir le territoire "au-delà" des seuls pôles, dans l'objectif d'éviter que ces derniers ne "polarisent" le développement économique, mais "irriguent" également l'ensemble du territoire. Elle peut être un moyen puissant de relancer ce quartier des Six-Routes mal valorisé, symbolisé par la Tour Entrepose à l'abandon à côté de la résidence du Parc et constituer une "porte d'entrée" vers le Parc départemental, avenue Roger Salengro.