Budget, chômage, précarité : la Seine Saint-Denis ne peut plus attendre

le 20 novembre 2012 :: Dans la presse

Je publie sur le site d'information Le Plus une tribune que je vous propose de lire ci-dessous.

Le 93 déguisé en département "riche"

Nos banlieues subissent plus fortement que d’autres territoires de la République le chômage, la précarité et le décrochage. C'est ce que vient de rappeler le dernier rapport de l’Onzus (Observatoire national des zones urbaines sensibles).

Mais alors que les habitants de la Seine-Saint-Denis sont de plus en plus nombreux à avoir besoin de solidarité, la capacité d’un département comme la Seine Saint-Denis pour la mettre en œuvre se tarit. Pour deux raisons :

- D’abord depuis 2004, l’État ne compense pas l’augmentation des dépenses sociales obligatoires des départements. Cela représente plus de 170 millions à la charge du Conseil général de la Seine Saint-Denis pour la seule année 2012.

- Pire encore, l'absurdité technocratique déguise un département comme le nôtre en un département riche. Ainsi, non seulement la Seine Saint-Denis ne bénéficie pas du fonds d’urgence d’aide aux départements en difficulté, mais doit au contraire verser cette année 14,3 millions d'euros au titre de la péréquation entre les départements !

Des mesures d'urgence pour le département

Les Conseils généraux, qui assurent la solidarité nationale par leurs politiques d’insertion (RSA), l’aide aux personnes âgées et handicapées (APA et PCH) ou encore l’aide à l’enfance et aux familles sont, au même titre que l’État, des piliers éprouvés pour lutter contre les effets de la crise. Ce sont eux également qui réalisent de nombreux investissements, comme la construction ou la rénovation des collèges pour donner un avenir à la jeunesse. Fragiliser ce pilier, c’est faire courir un risque au pays tout entier.

Depuis plusieurs semaines, préférant le travail de fond aux interpellations médiatiques spectaculaires, j’alerte le gouvernement pour redonner des marges de manœuvre fiscales aux départements et instaurer enfin plus d'égalité au sein de l’Ile de France, la région la plus riche d'Europe. Je regrette que le gouvernement n’ait pas, pour l’instant, donné une suite favorable aux propositions que j’ai faites, reprises sous la forme d’amendements par plusieurs parlementaires socialistes lors de l’examen au Parlement de la prochaine Loi de finances.

J’en appelle désormais ouvertement à la responsabilité du gouvernement pour éviter le décrochage de la Seine Saint-Denis, qui doit bénéficier dès 2013 de mesures d’urgence.

A moyen terme, le prochain acte de décentralisation devra mettre au premier rang de ses priorités la justice et la solidarité entre les territoires. Sinon ce serait un acte manqué.



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