Fadela Amara passe, une classe trépasse

le 29 août 2010 :: Dans la presse
 classe-passerelle-f-amara.pdf

C'est avec ce titre que Véronique Soulé, journaliste à Libération qui tient un blog sur "tout ce qui bouge de l'école à la fac", a fait un papier sur la disparition de la classe-passerelle du Collège Jean Vilar de La Courneuve que j'ai dénoncée vendredi dernier au moment où Fadela Amara, secrétaire à la politique de la ville, est venu vanter au lycée Jacques Brel l'action gouvernementale contre l'échec scolaire. Je reproduis ici son texte et vous pouvez prendre connaissance en pièce jointe de mon communiqué dont Le Parisien s'était également fait l'écho.

Vendredi, Fadela Amara est venue au lycée Jacques Brel de la Courneuve, en Seine Saint-Denis, célébrer les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire. Problème: la veille on apprenait que faute de moyens, le collège Ambition réussite Jean Vilar de la ville devrait fermer sa "classe-passerelle" destinée aux élèves en grandes difficultés. Trouvez l'erreur... Jeudi, le conseiller général de la Courneuve, également conseiller municipal de la ville, le socialiste Stéphane Troussel, a tiré la sonnette d'alarme. Dans un communiqué titré "l'inacceptable disparition de la classe-passerelle au collège Jean Vilar", il écrit: "au moment où Fadela Amara (la secrétaire d'Etat à la politique de la ville) vient dans notre ville vanter son action, mieux vaudrait que le gouvernement ne sacrifie pas la réussite des jeunes en arrêtant ce dispositif. Je demande qu'il soit remis en place". Cette classe-passerelle fonctionnait depuis deux ans. Avec un effectif réduit et une pédagogie adaptée, elle prenait en charge les élèves arrivant en sixième avec de très grosses lacunes - le fameux noyau dur de 15% d'élèves sortant de CM2 sans avoir acquis les bases du français et du calcul. L'idée est de les remettre à niveau pour leur permettre de suivre au collège et d'éviter, à terme, un décrochage. Mais pour cela, il faut des moyens. Or cette année où l'on supprime encore 16 000 postes, l'établissement ne les a pas reçus. Jean Vilar, qui scolarise notamment les enfants du quartier des 4000 sud, est classé Ambition réussite - les deux autres collèges de la Courneuve sont "seulement" en Education prioritaire. Or le gouvernement assure qu'il réserve des moyens supplémentaires aux établissements les plus difficiles. Alors qu'avant, selon lui, on dépensait à tout-va, il se vante de cibler ses efforts selon son mot d'ordre: "donner plus à ceux qui ont moins". Nicolas Sarkozy a en outre fait de la lutte contre le décrochage une priorité. Et le volet Education du plan banlieue - la Dynamique Espoir Banlieue - de Fadela Amara est censé en être le pilier. "C'est insupportable et décourageant, explique Stéphane Troussel. On met en place des dispositifs innovants, les gens s'investissent, cela donne des résultats, et tout est remis en question. On se retrouve à se battre pour trois francs six sous car ce n'est pas cela qui va mettre en péril le budget de l'Education nationale. Tous les spécialistes le disent: l'enjeu n'est pas d'avoir des classes à 24 plutôt qu'à 25, mais bien de pouvoir avoir des petits groupes de 10-15 élèves pour traiter la grosse difficulté scolaire". Stéphane Troussel, qui est aussi vice-président du Conseil général de Seine Saint-Denis, se dit '"inquiet" pour l'année scolaire: "comme l'an dernier, le ministère va mettre le paquet et mobiliser tous les moyens pour la rentrée, car c'est un moment que l'on regarde. Puis au fil de l'année, les problèmes vont s'accumuler. Ici, nous avons fini l'an dernier avec des écoles occupées", les parents protestant notamment contre le manque de remplaçants.



0 commentaire(s)


VOTRE COMMENTAIRE
(qui sera soumis à validation avant mise en ligne)

NOM

EMAIL

COMMENTAIRE




SUIVRE STÉPHANE TROUSSEL
 
DERNIÈRES PHOTOS