Solidarité avec le Mali

le 15 janvier 2013 :: Actualités

L’engagement de nos forces militaires dans un conflit armé, quel qu’il soit, ne peut être pris à la légère. C’est d’autant plus vrai lorsque ce conflit touche l’Afrique, continent avec lequel la France commence seulement à construire des relations apaisées et équilibrées. Lors de son récent passage en Algérie, le Président Hollande a donné des gages importants pour que la page traumatisante de la colonisation puisse être définitivement tournée.

Le Mali, où le Président a engagé nos forces armées samedi après que le Président du pays, Dioncounda Traoré, l’ait sollicité par une lettre officielle, est une République aux chantiers économiques et politiques nombreux et difficiles, une République tournée vers l’avenir et engagée dans la voie démocratique. C’est aussi un pays au patrimoine culturel particulièrement important pour l’ensemble de l’humanité. Chacun connaît la splendeur des mausolées de Tombouctou. La stabilité de cette République, tout autant que protection de ce patrimoine, risquent aujourd’hui de disparaître. Depuis un an, le Mali est violemment déstabilisé par des combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad, des djihadistes touaregs, et des éléments d'Al-Qaida.

Au sein de cette coalition, les djihadistes ont pris le dessus. Ce ne sont pas des forces politiques avec lesquelles un dialogue serait possible, ce sont des forces qui mutilent, lapident et tuent. Après avoir pris possession de tout le Nord du pays, ils s’approchaient dangereusement de la capitale, Bamako. La décision du Président Hollande, prise ce week-end, d’envoyer l’aviation française au Mali pour interrompre leur avancée, répondait donc à une urgence. Nécessaire, cette décision est par ailleurs confirmée dans sa légalité au regard du droit international, puisque le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé hier son soutien à l’opération, en attendant le déploiement d'une force internationale qui sera, elle, essentiellement africaine.

Lorsqu’un Etat légitime risque de céder aux agressions de terroristes, lorsque toute une population est soumise à la terreur de groupes armés, la communauté internationale ne peut rester passive. C’est pourquoi il faut saluer le choix courageux et responsable du Président Hollande d’engager nos troupes, qui a depuis reçu l’approbation de toutes les forces politiques de notre pays.

Avec tous mes amis et amies d’origine malienne de la Seine-Saint-Denis, nous sommes soulagés de savoir les familles désormais protégées. Je veux témoigner à la communauté malienne du département de mon amitié et de ma solidarité dans cette épreuve. Il faut espérer que cette intervention accélérera le renfort de l’armée malienne par les forces internationales, et être confiant dans le fait qu’au courage de l’intervention succédera demain, une fois la menace écartée, une attitude prudente de retrait pour que la vie politique malienne puisse retrouver son cours politique normal.



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