Si le 6 mai restera la date inoubliable d’une victoire historique, celle qui a, pour la seconde fois sous la Vème République, donné une majorité absolue à un candidat de Gauche, le 15 mai restera, lui, le jour où François Hollande, pour avoir élevé la conception du devoir d’État à son plus haut niveau, a donné raison aux Français d'avoir placé en lui leur confiance.

Lors de la cérémonie d'investiture à l’Élysée, son visage, son attitude parlaient pour lui : François Hollande sait le poids des responsabilités qui pèsent désormais sur ses épaules, il sait de quelles espérances il est le dépositaire et, surtout, il sait que rien ne sera facile dans le contexte que nous connaissons à l’heure actuelle, tant au plan national qu’européen et international, tant en matière économique que sociétale. Le 7^e président de la Vème République sait combien il a, pour la Gauche et pour le pays tout entier, le devoir de réussir. C’est cet impératif qui a imprégné chaque pas de sa première journée présidentielle. Lui, aussi, qui a rendu la cérémonie d’investiture si solennelle et si émouvante à la fois.

Dans la plus grande sobriété et avec les mots les plus justes, le président de la République a placé son intronisation sous le signe de la confiance : celle de la capacité du pays à se redresser dans la justice, à ouvrir une nouvelle voie pour l'Europe, à œuvrer à la préservation de la planète ainsi que pour la paix sur sa surface. "Il n'y a pas de fatalité" à condition que la Nation soit unie, car "nos différences ne doivent pas devenir des divisions, nos diversités des discordes", sous la figure d'un président rassembleur et exemplaire, dans une République où "le pouvoir d’État sera exercé avec dignité mais simplicité. Avec une grande ambition pour le pays et une scrupuleuse sobriété dans les comportements", une République impartiale, dans laquelle les contre-pouvoirs et la démocratie locale – notamment via un nouvel acte de décentralisation – seront respectés et le mérite, le seul moteur de l'avancement. Une République qui fera de l'égalité une réalité, tant pour les territoires que pour les individus.

Pour commencer, cette République renaissante rendra à la jeunesse "la place qui doit être la sienne". C'est un signe fort que le président a voulu lui adresser en consacrant son premier discours à l’Éducation nationale par le biais d'un hommage qu'il a rendu, dans le jardin des Tuileries, au « législateur Ferry ». L’école de la République, c’est "l’arme de la justice", l’école doit être le lieu de l'émancipation et de l’égalité, "celle des chances [...] car la naissance, la fortune, le hasard établissent des hiérarchies que l’école a pour mission, sinon pour devoir, de corriger, voire d’abattre". Il faudra donc que justice soit faite entre les territoires afin que tous les enfants de France puissent bénéficier de ce droit que constitue l’accès à une éducation de qualité. François Hollande en a aujourd’hui pris l’engagement solennel : "priorité sera accordée aux écoles des quartiers populaires ainsi qu’à celles de certaines zones rurales, aujourd’hui abandonnées, oubliées, reléguées".

A l'Hôtel de Ville de Paris, aux côtés de Bertrand Delanoë, François Hollande a salué "ce que peut produire l'action publique lorsqu'elle est inspirée par l'exigence et par la simple et noble ambition d'être utile", avant de rejoindre l'Institut Curie pour rendre hommage à l'une des plus grandes savantes que le pays ait jamais connues, Marie Curie. En saluant sa mémoire, le président a voulu dire son engagement en faveur de la recherche scientifique, du droit des femmes et de l'intégration de tous dans le moule de la République.

Cette journée bien chargée s’est achevée par la rencontre du président français avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui sera la première occasion pour François Hollande de présenter de manière officielle ses propositions pour sortir de l’impasse que constituent les politiques d’austérité et relancer la croissance en Europe.

Je le crois sincèrement, François Hollande a rencontré les aspirations les plus profondes des Français, senti les blessures les plus vives de notre société et c'est parce qu'il a su parler avec fermeté, simplicité et grandeur qu'il s'est vu confier l'honneur d'enfiler l'habit présidentiel. Souhaitant que son quinquennat nous fournisse, jour après jour, autant de raisons de nous sentir fiers que nous en avons eu aujourd'hui.