Un 8 mai pas comme les autres...

le 09 mai 2012 :: Actualités

Hier, comme chaque année, je participais aux célébrations du 8 mai, anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945 qui mit fin, en Europe, au conflit le plus sanglant de l’histoire de l’humanité : la Seconde Guerre mondiale. Dans la matinée, j'ai participé à la cérémonie à La Courneuve avec ceux qui s'étaient rassemblés place du 8 mai 1945, avant de me rendre à Bobigny pour la cérémonie départementale aux côtés du président du Conseil général Claude Bartolone et du préfet de la Seine-Saint-Denis.

Le 8 mai 1945, soit 67 ans en arrière. Voilà qui fait une éternité pour nos jeunes générations, une date pouvant sembler bien lointaine à cette jeunesse qui, pour n’avoir heureusement jamais connu de conflit armé sur le territoire français, peine parfois à comprendre le sens de l'engagement de ces noms inscrits sur des monuments, de ces hommes « morts pour la France ». Au-delà d'une volonté d'honorer leur mémoire, pourtant, la commémoration du 8 mai 1945 est une façon de préserver le présent et ses enfants de la barbarie, car se souvenir c’est crier : plus jamais cela!

Plus jamais cela. Plus jamais ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants envoyés dans les camps de la mort ou sauvagement assassinés en raison de leur confession, de leur orientation sexuelle, de leur origine ethnique ou de leurs opinions politiques. Plus jamais ces villes détruites sous le feu. Plus jamais l'arme atomique.

Mais plus jamais, non plus, la négation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Plus jamais la prétention de conquérir et d'assujettir l'Autre ni les violences qu'elle entraîne, telles que les terribles massacres du 8 mai 1945 perpétrés dans l'Algérie coloniale par le colonisateur français. A Sétif, ce jour-là, ce sont des milliers, voire des dizaines de milliers de voix réclamant la liberté – cette liberté pour laquelle ils avaient combattu sous le drapeau français - qui seront brisées et dont le sang entachera durablement la mémoire de la présence française en Algérie.

La situation en Syrie, les affrontements au Mali, le conflit israélo-palestinien... Tous les jours, de toutes parts dans le monde, nous parvient cette rumeur: la victoire de la paix et de l'Etat de droit n'est jamais facile, toujours fragile.

Au sommet de l'Etat, en France, la cérémonie avait cette année une teinte particulière puisque dirigée par deux présidents, Nicolas Sarkozy qui quittera ses fonctions très prochainement et François Hollande, notre président élu et appelé à lui succéder. Cette cérémonie à deux voix a marqué la sortie de l'affrontement caractéristique de la période électorale pour constituer une porte d'entrée sur une pratique enfin apaisée et partagée du pouvoir, ainsi que l'a défendue le candidat socialiste tout au long de sa campagne. Nous y voilà enfin !



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