Ce matin, fidèle au rendez-vous, j’étais avec les militantes et militants socialistes, aux portes des écoles pour offrir une rose aux femmes de La Courneuve en l’honneur de la journée internationale des femmes, laquelle doit être célébrée dans toute sa dimension militante et revendicative.

La journée du 8 mars est l’héritière des mouvements sociaux du début du siècle dernier qui réclamaient, entre autres, le droit de vote pour les femmes. Elle est donc la fille de ces luttes ; pas leur aboutissement. Cette date est un outil, un marqueur pour un combat qui continue et doit continuer. Elle est une occasion de dresser le bilan de la situation et, surtout, une tribune pour exiger que se poursuive la marche du progrès. Car il est encore long le chemin à parcourir pour parvenir à un traitement égal des sexes, c’est-à-dire à l’égalité non seulement en droits mais aussi à l’égalité réelle.

Il ne s’agit donc pas de célébrer la femme pour se donner bonne conscience tout en continuant à enfermer les femmes dans des stéréotypes sexistes : le 8 mars est une journée pour faire en sorte que toutes les autres cessent de placer les relations femmes-hommes sous le sceau de différences très largement fantasmées et qui n’ont d’autre finalité que celle de fonder une injustice.

Précisément parce que le sexisme est à l’origine de toutes les formes de discriminations et de mauvais traitements qui s’exercent à l’encontre du sexe féminin, il constitue la pierre angulaire du travail de l’Observatoire Départemental des violences envers les femmes, cette initiative inédite en France – et jusqu’à ce jour unique – du Conseil général de Seine Saint-Denis. Celui-ci organisait aujourd’hui une journée d’échanges à la Bourse du Travail de Bobigny sur le thème suivant : « Le sexisme n’a pas d’âge : de la petite enfance à la vie professionnelle, agir contre le sexisme », en présence de Jean-Pierre Bel, président – socialiste – du Sénat.

Depuis maintenant 10 ans, l’Observatoire met en place des mesures innovantes, qui font chaque jour la preuve de leur efficacité : accompagnement protégé pour les enfants lors des visite du père auteur de violences, remise de téléphones portables d’alerte aux femmes se trouvant en très grand danger, ouverture de 6 consultations psychotraumatologiques, initiative « Jeunes contre le sexisme » dans les collèges et lycées de Seine-Saint-Denis, signature de la convention « Un Toit pour Elle » qui réserve chaque année des appartements pour des femmes ayant fui le domicile conjugal, … L’OPH 93, au terme d’un accord que j’ai signé l’an dernier avec le Conseil général, met ainsi annuellement 5 logements à disposition. Nous n’étions d’ailleurs aujourd’hui pas en reste à l’Office puisque comme chaque année, j’ai eu l’occasion de célébrer cette journée avec les femmes employées par l’Office. La journée s’est ensuite pour moi bien évidemment poursuivie aux côtés du personnel féminin de la ville de La Courneuve.

Ce n’est donc pas un hasard si François Hollande avait choisi de commencer la célébration de cette journée en Seine Saint-Denis lors d’une visite ce matin à la maternité des Lilas, où il a notamment annoncé que s’il était élu président de la République, il instaurerait un « forfait mineur contraception » qui garantira aux mineures la gratuité des contraceptifs ainsi que l’accès à un médecin dans l’anonymat.

Une chose à retenir de ce 8 mars comme de tous les autres : comme le disait ce matin François Hollande, ce que nous voulons c’est « faire toute l'année l'égalité hommes-femmes ». Je vous invite donc à signer comme moi l’appel faveur de l'égalité salariale entre les hommes et les femmes.