Comme l'ensemble de la France, j'ai appris avec une très grande tristesse le décès d'Aimé Césaire. J'imagine le chagrin immense de toute la population martiniquaise, antillaise et ultramarine qui a perdu l'un de ses pères spirituels. J'ai voulu rendre hommage au grand poète, à l'homme de théâtre et au grand homme politique martiniquais qu'était Aimé Césaire.

Aimé Césaire n'était pas seulement l'auteur talentueux du « Cahier d'un retour au pays natal », il avait aussi, dans son « Discours sur le colonialisme » proposé la critique la plus aboutie d'un système qu'il combattait depuis 1934, quand il avait été avec Léopold Sedar Senghor l'initiateur du concept de la Négritude.

L'humanisme qu'il défendait a inspiré tous ceux qui ont lutté pour le droit des peuples tout au long du XXème siècle. Porteur d'un esprit universel de fraternité et de tolérance, le combat qu'il a mené pour la reconnaissance de ses racines africaines et le respect de cette culture a fait de lui le chantre des espérances d'un continent. Et par son appel universel au respect de la dignité humaine, il restera un symbole d'espoir pour tous les peuples opprimés.

Leader historique et emblématique de la gauche martiniquaise, Césaire a agi, tout au long de ses mandats de maire et de député de Fort-de-France, aux côtés de ceux qui se battent pour la reconnaissance de leurs droits et de l'égalité sociale. François Mitterrand l'avait reconnu comme un des plus grands poètes du XXème siècle, « mais un poète voué à la gestion des affaires humaines », avait-il ajouté.

C'est pourquoi, au nom de mes collègues socialistes de La Courneuve, je souhaite que notre ville inscrive profondément sa mémoire dans notre vie quotidienne. Ainsi, je propose qu'un lieu ou un équipement public de notre ville porte son nom ou bien que la ville organise régulièrement un "concours Aimé Césaire » pour valoriser l'implication de jeunes dans un projet centré sur les valeurs qu'il incarnait. C'est le sens d'un courrier que j'ai adressé au maire de La Courneuve.

Une nouvelle fois, j'exprime ma solidarité à l'égard de tous les Martiniquais, profondément meurtris par cette disparition, mais fiers d'avoir été représentés par un homme aussi exceptionnel qu'Aimé Césaire et j'adresse à toutes celles et tous ceux qui l'ont aimé mes sincères condoléances.