L'accompagnement éducatif, c'est fini : les « orphelins de 16h » le seront à nouveau !

le 24 septembre 2010 :: Actualités
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BOBIGNY, 24 septembre 2010 (AFP) - L'inspection d'académie de Seine-Saint-Denis cherche des solutions de financement complémentaires pour faire face aux dépenses en "accompagnement éducatif", a-t-on appris auprès de l'inspecteur. Lancé en 2007 et généralisé en septembre 2008, l'accompagnement éducatif consiste à proposer aux élèves volontaires des écoles élémentaires et des collèges de l'aide aux devoirs mais aussi des activités sportives ou culturelles après les cours. "L'accompagnement éducatif a connu un gros succès en Seine-Saint-Denis, et nous avons énormément dépensé", a expliqué à l'AFP l'inspecteur d'académie, Daniel Auverlot. L'académie de Créteil, dont fait partie ce département, a dépensé en 2009-2010 12 millions d'euros au lieu des 8 millions d'euros qui lui étaient accordés, a précisé l'inspecteur. "Le principe de l'accompagnement éducatif n'est pas remis en cause", a-t-il cependant affirmé. Les besoins de financements n'ont été connus que "relativement tard, en juillet et pour maintenir cet accompagnement, nous recherchons des solutions de financement complémentaires" en particulier pour le primaire, où 20.000 élèves ont profité du dispositif, a ajouté l'inspecteur. Pour le premier degré, "on négocie notamment avec les communes pour qu'elles reprennent (en charge, ndlr) l'aide au devoir, qu'elles avaient largement abandonnée" avec la mise en place de l'accompagnement éducatif, a-t-il précisé. Dans le secondaire, les 139 emplois d'assistants pédagogiques seront maintenus, a assuré l'inspecteur. De son côté, Stéphane Troussel, vice-président du Conseil général, estime que c'est le ministère de l'Education nationale qui "supprime quasi intégralement les moyens alloués au dispositif", dans un communiqué. "L'accompagnement éducatif est réduit à la portion congrue et ne pourra concerner qu'un nombre beaucoup plus limité d'élèves", déplore-t-il. Selon lui, cela va "surtout peser sur les familles les plus modestes et sur les collectivités qui, une fois de plus, vont être sollicitées pour payer la facture de ce nouveau désengagement de l'Etat", poursuit-il.

 

Mon communiqué ci-dessous et l'article paru dans Le Monde en pièce jointe

L'accompagnement éducatif est un dispositif présenté en 2007 par le Ministre de l'Education Nationale de l'époque comme devant devenir le fer de lance de l'égalité des chances dans les collèges des quartiers en grande difficulté. Le dispositif avait même été étendu en 2008 à tous les collèges et aux écoles élémentaires. Il s'agissait de concrétiser l'engagement pris par le candidat Sarkozy de prendre en charge « les orphelins de 16h ».

Comble de l'ironie, c'est à La Courneuve que le dispositif avait été expérimenté au Collège Poincaré à l'automne 2005 suite aux annonces du ministre-candidat Sarkozy venu à plusieurs reprises suite au décès d'un jeune enfant dans la cité des 4000. Aujourd'hui par mesure d'économie et pour des raisons purement comptables, force est de constater un revirement complet du Ministère de l'Education Nationale qui supprime quasi-intégralement les moyens alloués au dispositif.

L'accompagnement éducatif permet aux élèves qui le souhaitent d'accéder à une aide aux devoirs, de pratiquer une activité sportive ou de prendre part à des activités culturelles et artistiques. L'accompagnement éducatif constitue ainsi un facteur de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités pour les élèves issus de milieux populaires. A titre d'exemple, les trois Collèges de La Courneuve (Jean Vilar, Politzer et Poincaré) tous classés Education Prioritaire (dont un Ambition Réussite) ont vu leur dotation pour ce dispositif divisée par quatre : soit de 1200 heures à 300 heures ! Nous assistons à des coupes similaires dans les écoles élémentaires. En Seine Saint-Denis, toutes les communes sont concernées : les élus et parents d'élèves sont aussi mobilisés à Aubervilliers, Bondy, Clichy, Epinay,...

Ce sont les familles les plus modestes qui vont faire les frais de ce recul et les collectivités qui, une fois de plus, vont être sollicitées pour payer la facture de ce nouveau désengagement de l'Etat. L'Inspecteur d'Académie de Seine Saint-Denis reconnaît « chercher d'autres sources de financement. » En attendant, cet accompagnement éducatif est réduit à la portion congrue et ne pourra concerner qu'un nombre beaucoup plus limité d'élèves. Je demande que ce dispositif utile et qui a fait ses preuves soit intégralement rétabli. J'interpelle en ce sens le Ministre de l'Education nationale et la Secrétaire d'Etat à la Politique de la Ville.



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