L’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est à l’image de ses propos offensants à Marseille notamment, et l’attitude de son équipe à l’image de celle de son conseiller spécial Henri Guaino face à mon collègue président du conseil général de l’Essonne J.Guedj samedi dernier : violente et agressive. Une violence qui n’a d’autre objectif que de masquer son bilan et son absence de vision d’avenir.
Des tentatives désespérées de son entourage pour créer le « buzz médiatique » autour du non événement que constituait pourtant la déclaration de candidature du président sortant à des propositions telles que l’allègement des cotisations salariales pour les petits salaires au prix de la suppression de la prime pour l’emploi – soit reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre – ou encore le projet de loi relatif à la majoration de 30% des droits à construire – parfaitement inefficace au vu de la gravité d’une crise du logement qui touche plus de 8 millions de personnes en France, souvent de manière dramatique : on nage dans le néant !
En toute indécence pour tous ceux qui subissent sa politique depuis des années, le candidat sortant tente de faire oublier que la Droite a depuis dix ans tous les leviers du pouvoir pour régler des problèmes majeurs : chômage, ségrégation territoriale, échec scolaire, inégalités, délocalisations…, qu’elle feint de découvrir à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle.
A faire de l’hypocrisie un programme, on frise l’insulte aux électeurs. Comment Nicolas Sarkozy peut-il, après cinq années de privilèges et de cadeaux fiscaux aux plus riches, comment ose-t-il se présenter comme le candidat du peuple ?! Non seulement il veut rejouer la campagne de 2007 jusqu’au ridicule afin de mieux recréer l’illusion d’un candidat neuf, mais il n’hésite pas, en outre, à recycler ses promesses non tenues pour les présenter aujourd’hui, de manière frauduleuse, comme des idées neuves. Une seule chose est sûre : quels que soient les artifices utilisés et aussi loin que le discours puisse aller sur la voie de la démagogie, nous n’avons RIEN oublié du quinquennat qui s’achève !
Malgré les métaphores de navires, de capitaines et de tempêtes, le président sortant n’a pas changé : il mise sur la division des Français, à coups d’« assistanat » et d’annonces de référendums sur les sujets les plus sensibles. Après cinq années d’une présidence étouffante par son omniprésence, sa candidature est celle de l’autoritarisme : ces « corps intermédiaires » accusés de « confisquer » la parole des Français ne sont autres que l’ensemble des contre-pouvoirs sans lesquels il n’est pas de démocratie, cette chance, ainsi que le rappelait François Hollande au Mans, « d’avoir la capacité d’une société en mouvement », ceux que le quinquennat finissant n’a cessé de bafouer, de museler, de bâillonner : les syndicats, les associations, les mouvements citoyens, les médias, les élus locaux...
Enfin, c’est un candidat plus réactionnaire encore, agrippé à des valeurs ultraconservatrices : travail, famille… et autorité, et opposé à la reconnaissance des évolutions de notre société. Le candidat d’un camp en pleine dérive vers l'extrême droite, mouvement nauséabond et assumé dont l’actualité ne cesse de nous fournir des preuves quotidiennes, du racisme d’un Claude Guéant déclarant que « toutes les civilisations ne se valent pas » à la conception d’un Henri Guaino admettant, face à, ou plutôt avec Marine Le Pen, que « l’immigration est un problème » (sic).
Alors, une Gauche qui n’aimerait pas la France ? Ou plutôt un candidat sortant qui a épuisé le pays et dont on est en droit de se demander si, lui, aime tous les Français ?