Faire du logement une priorité des échéances électorales de 2012 !

le 12 janvier 2012 :: Tribune libre

Pétition de la fondation Abbé Pierre, rassemblement lundi dernier "Contre le logement cher, pour le droit au logement" à l'initiative de la Fondation Copernic et de Droit Au Logement, interpellation des maires par Eric Cantona,...la mobilisation en faveur du logement s'amplifie en ce début d'année 2012 et à la veille des échéances électorales majeures pour notre pays. C'est tant mieux : il est urgent de faire de la question du logement une préoccupation aussi grande dans les campagnes des candidats de la gauche qu'elle l'est dans la (sur)vie des familles au quotidien.

À Sarkozy qui, dans ce domaine comme dans tant d'autres, a trompé le pays au cri de "Tous propriétaires", il nous faut aujourd'hui répondre par la liste des indicateurs qui sont tous au rouge en cette fin de mandat et renvoyer le gouvernement actuel à ses choix irresponsables : diminution des aides à la pierre de l'Etat pour le parc locatif social, orientation privilégiée des financements vers les programmes destinés aux locataires les plus aisés (PLS), suppression de 5000 places d'hébergement d'urgence l'été dernier, mesures injustes, tentation de la marchandisation des HLM... Dans un double contexte de spéculation - encouragée par la droite - et de rareté qui engendre une crise dramatique marquée par une flambée des prix des loyers, le logement représente désormais en France une part démesurée des revenus disponibles des ménages pour un pays riche (jusqu'à 50% des revenus).

À l'échelle nationale, ce sont pas moins de 10 millions de personnes qui sont affectées, d'une manière ou d'une autre, par cette crise (habitat indigne, sur-occupation, réapparition de bidonvilles, augmentation du nombre de personnes sans domicile fixe…). La situation est particulièrement critique en Ile-de-France, région paradoxalement la plus riche du pays qui concentre 18% de la population nationale et où les tensions sont particulièrement intenses en matière de logement.

Il faut désormais un véritable volontarisme politique pour porter cette urgence au plus haut niveau et briser les cercles vicieux dans lesquels sont enfermés un trop grand nombre de familles. Responsables associatifs, artistes, syndicalistes et candidats de la Gauche - ou leur représentants - ont lors du débat de lundi dernier tous rappelé trois choses. La première : il faut que les dispositions qui existent déjà soient pleinement appliquées : loi de réquisition des logements vides ou sous occupés, loi DALO (plus de 30 000 familles ayant été considérées comme prioritaires ne sont toujours pas relogées), loi SRU, hébergement d'urgence… et que leur application soit vraiment contraignante. La seconde : il est absolument nécessaire d'encadrer le prix des loyers, et de les faire baisser lorsque ceux-ci sont abusifs. Et enfin : l'Etat doit investir dans la construction massive de nouveaux logements. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS qui représentait François Hollande, avançait ainsi le chiffre de 150 000 nouveaux "vrais" logements sociaux par an (PLUS et PLAI), tout en préconisant l'élévation du pourcentage minimal de 20 à 25% pour les communes de plus de 3500 habitants faisant partie d'une agglomération de plus de 50 000 habitants.

Parce que logement est un bien de première nécessité, le logement digne doit être un droit, et doit être à la fois garanti comme tel et porté par une véritable politique publique, courageuse et ambitieuse.



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