Une dette à haut risque

le 23 octobre 2008 :: Au Conseil Général

Ce jeudi matin se tenait au Conseil général une séance plénière, largement consacrée aux finances départementales. En effet, le nouvel exécutif présentait à l'ensemble des conseillers généraux la proposition de modification du budget 2008 au vu des derniers développements financiers nationaux et, surtout, internationaux.

Cela ne doit pas étonner car, comme mon collègue et ami Daniel Guiraud a eu l'occasion de le rappeler avec justesse en introduction d'un large débat, les départements connaissent une particulière vulnérabilité du fait de la nature de leurs dépenses. Chargé comme les autres départements de France de l'action sociale, mais sûrement parmi les plus sollicités d'entre eux, le département de Seine-Saint-Denis doit notamment faire face, depuis la rentrée, à une importante remontée du nombre d'allocataires du RMI et des dépenses d'hébergement d'urgence.

Mais, dans le contexte de crise financière internationale et de récession économique aggravé en France par les choix de N.Sarkozy, ce débat a aussi été le moment de tirer de premiers enseignements de l'analyse de la dette du Conseil général, demandée par notre nouvel exécutif départemental au lendemain du 20 mars dernier à un cabinet d'audit indépendant. Je dois dire à ce propos que j'ai été étonné de la position adoptée par notre collègue Hervé Bramy, ancien président PCF du Conseil général (2004-2008) à ce sujet. Défendant son bilan à la tête du Département et particulièrement une "gestion active de la dette", il a considéré que l'importance de la dette départementale devait être "relativisée "- elle est pourtant 2,5 fois plus élevée que la moyenne des départements comparables ! Selon lui, le fait que 97% de cette dette soit constituée de produits dits "structurés", ou "toxiques" car à taux variables et à débit différé, ne présentait finalement que "peu de risques" pour la santé financière de la Seine-Saint-Denis. Pourtant, si de nombreuses collectivités locales ont succombé à cette tentation dans la dernière période, aucune autre ne l'a fait dans de telles proportions.

Les élus et les citoyens jugeront puisque l'analyse sera prochainement diffusée largement, y compris par Internet. Cet exemple témoigne, sans nul doute, de notre indéfectible volonté de faire toute la lumière sur la situation de notre collectivité, en toute transparence mais également en pleine responsabilité. Nous réclamions - en vain - cette transparence financière depuis 4 ans, il était normal que nous la fassions une fois placés aux commandes de notre assemblée.



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