Agir contre la violence et pour améliorer le climat scolaire

le 18 janvier 2012 :: Au Conseil Général

Depuis 2008, avec Claude Bartolone, nous avons choisi de faire de la réussite des jeunes de Seine Saint-Denis une des priorités du mandat, notamment au travers de l'éducation et des collèges.
En dépit des très fortes contraintes budgétaires que le Conseil général connaît aujourd'hui, nous avons ainsi décidé d'agir au-delà des compétences obligatoires dans le secteur éducatif.

Dans cette optique, et en plus de l'adoption d'un Plan Exceptionnel d'Investissement pour les collèges du Département de 703 millions d'euros, le Conseil général a créé une Mission départementale de prévention de la violence à l'école afin de garantir les meilleures conditions de travail et d'étude aux élèves et au personnel éducatif. Cette mission s'est vu confier différentes tâches : établir un diagnostic sur la situation des établissements du Département, sensibiliser et former les adultes à la gestion des conflits et, enfin, agir en direction des collégiens grâce à des actions de médiation et des outils de sensibilisation.

Un enquête de victimation et de climat scolaire vient ainsi d'être conduite par l'Observatoire International de la Violence à l'École, à l'initiative du Département et de l'Inspection académique. Présentée lundi dernier au public, elle a été menée auprès des personnels de l'Éducation nationale de la Seine-Saint-Denis (2318 répondants).

Les conclusions de cette enquête inédite sont contrastées. Si le climat scolaire apparaît en effet meilleur que ce que les représentations négatives souvent attachées à notre territoire laisseraient supposer - 57% des personnels le jugent "plutôt bon" et 17% le jugent "bon" -, cette appréciation majoritairement positive masque néanmoins la perception de tensions plus vives dans les collèges et les lycées professionnels que dans le premier degré. La violence est par ailleurs perçue comme étant beaucoup plus forte en Zone d'éducation prioritaire (ZEP) qu'ailleurs, bien qu'elle soit définie comme essentiellement verbale et symbolique, et interne aux établissements. Les cas de violence avec armes sont rarissimes.

Nous sommes donc loin des images de bandes armées intruses débarquant dans les établissements pour y faire régner leur loi... Il n'en demeure pas moins que cette violence constitue une préoccupation majeure pour un grand nombre de personnels, dont 17% se disent victimes à répétition.

Au-delà, cette enquête amène surtout un éclairage de terrain sur les réponses à apporter aux difficultés du milieu éducatif en Seine-Saint-Denis. Les personnels sont assez largement insatisfaits de leur formation initiale. La réforme récente de la formation des enseignants, menée brutalement par l'actuel gouvernement, y est sans doute pour beaucoup, tout comme le manque de préparation à la gestion du conflit. N'en déplaise au président de la République et à son ministre de l'Intérieur, les solutions sécuritaires sont par ailleurs très peu préconisées : la violence étant surtout interne, il s'agit-là d'un problème relevant davantage de la pédagogie que de la répression. C'est pourquoi les propositions faites par les équipes éducatives s'orientent dans trois directions : la réduction du nombre d'élèves par classe, le renforcement de la cohésion interne des équipes et le travail avec les familles. A cet égard, les ateliers socio-linguistiques mis en place dans plusieurs collèges du Département, parmi lesquels Jean Vilar, constituent une initiative particulièrement intéressante. Ils permettent en effet aux parents, tout en améliorant leur maîtrise de la langue française, de comprendre et suivre la scolarité de leurs enfants, et de nouer des contacts non seulement avec des membres de la communauté éducative mais aussi entre eux.

Cette enquête dresse en tout cas un état des lieux précis, ouvre la route à une définition d'objectifs pour une réduction des violences et d'amélioration du climat scolaire. Sans exagération, et sans négation.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les résultats .



1 commentaire(s)


La violence.....oui parlons en. Dans certaine circonstance, ne rien faire c est Déjà agir. La surprise viendra par le bas..! Vos enfants vous dirons combien ça va coûter de consommer moins. Et gratuitement. .... Et si on demandait à gilles ?
Cacofonie :: 20-01-2012 01:00

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