Aujourd'hui, je vous propose la lecture de l'article de Martine Boulay-Méric (Le Monde) , paru ce matin dans l'édition de Direct Matin Plus.

Environnement.
Le conseil général (PS) de Seine-Saint-Denis a décidé de se débarrasser des épaves qui envahissent le 93. Il lance une politique de simplification et d'accélération de l'enlèvement de ces véhicules. Entre signalement et enlèvement, une épave ne devrait plus stationner qu'une semaine au lieu d'un mois ou plus.

LE 93 SE DECARCASSE POUR ENLEVER LES EPAVES
La Seine-Saint-Denis a décidé de tenter d'en finir avec un cliché. Le département 93 ne veut pas passer pour une jungle urbaine qui aurait pour logo une carcasse de voiture brûlée sur fond de barre d'immeuble taguée. Pour restaurer une image défavorable «véhiculée» à l'extérieur de ses frontières, le Conseil général, nouvellement présidé par le socialiste Claude Bartolone, a généralisé, cet automne, l'enlèvement sur son territoire des véhicules-épaves qui polluent l'environnement et entretiennent un sentiment d'insécurité. «Empruntées», dépouillées, désossées ou brûlées, elles sont plusieurs centaines, de Montfermeil à Pantin, à être abandonnées chaque année sur la voie publique ou les parkings de certaines cités. Jusqu'à la fin du mois de septembre, selon l'état du véhicule et l'endroit -voie publique ou lieu privé-, la procédure d'enlèvement pouvait varier d'un à... plusieurs mois. Pour accélérer le processus, le vice-président en charge de la politique de la ville, Stéphane Troussel (PS), a demandé aux services départementaux de travailler en partenariat avec les villes et les acteurs locaux (bailleurs sociaux, représentants des copropriétés et services de police) à «l'élaboration d'une démarche visant à optimiser ces enlèvements». L'objectif est de clarifier les procédures et de faciliter le traitement grâce à la mise à la disposition des requérants d'une fiche type de signalement et la désignation d'un fonctionnaire de police référent chargé de statuer sur l'état du véhicule. Si ce dernier est qualifié d'épave, la demande d'enlèvement pourra alors être immédiatement transmise au centre agréé de destruction, la société BEA, une société installée à La Courneuve qui, comme tient à le souligner Stéphane Troussel, «procède à la déconstruction des véhicules selon des procédés respectueux de l'environnement».

"LA FACTURE SERAIT DE 50.000 EUROS ENVIRON POUR 2008" Stéphane Troussel (PS), vice-président de Seine-Saint-Denis
Clichy-sous-Bois a été la première commune à signer avec le département une charte de coopération dans le cadre de son nouveau contrat local de sécurité conclu en septembre. «Sa généralisation à l'ensemble du département permettrait d'optimiser au mieux l'effort consenti par le Conseil général, puis de servir de base à une meilleure information du public», estime le responsable de la politique de la ville du 93 dans le courrier que l'ensemble des maires du département a reçu, début octobre. A charge pour le département de régler la facture. Selon Stéphane Troussel, «la facture devrait avoisiner les 50.000 euros pour l'année 2008». Et «pour faire face à une montée en puissance des demandes», le Conseil général a prévu 60.000 euros sur son budget 2009. Dorénavant, entre le signalement et l'enlèvement, le délai devrait être raccourci à une semaine. Les habitants de Seine-Saint-Denis jugeront... sur pièce.

Une réglementation complexe
L'enlèvement d'un véhicule dépend de son état et de la nature du lieu d'abandon, public ou privé. Selon le degré de dégradation et le caractère irréparable ou non, il peut être soit mis en fourrière, soit éliminé. En 2007, plus de 1.500 véhicules abandonnés et réduits à l'état de carcasses, le plus souvent démunis de plaques d'immatriculation, sans roues ou moteur ont été éliminés. Pour accélérer le processus, le département a décidé de prendre à sa charge les frais d'enlèvement des épaves quelle que soit la nature de la voirie où elle se trouve.