Le conseil général de Seine-Saint-Denis organisait hier ses Assises de la décentralisation en présence d'élus, de responsables associatifs, de fonctionnaires... Objectif, selon Stéphane Troussel, le président (PS) du département: peser sur le débat des futures lois de décentralisation.
Qu'attendez-vous de cette nouvelle étape de la décentralisation ?
Stéphane Troussel. Il faut d'abord régler le problème du financement des trois allocations qui pèsent sur les conseils généraux(NDLR:RSA,APA, allocation pour adultes handicapés). Si on ne fait rien, les départements sont morts,et le nôtre en premier.Le président Hollande le reconnaît et va créer un groupe de travail sur ce sujet pour 2014. Mais pour nous, la question se pose dès 2013.
Que proposez-vous pour sortir la Seine-Saint-Denis de l'impasse ?
D'abord que le 93 soit éligible au fonds d'urgence pour les départements : avec la méthode de calcul actuelle, qui ne prend pas en compte les dépenses sociales, nous sommes considérés comme un département riche ! Nous avons même dû verser 15M au fonds de péréquation national. Il faut créer des mécanismes pour partager les dépenses sociales au niveau de l'Ile-de-France—la région la plus riche— et nous rendre un peu de marge de manoeuvre en nous permettant de bouger les taux de droits de mutation (NDLR: liés aux achats immobiliers).
LePremier ministre a-t-il réagi à votre lettre ouverte sur les difficultés financières du 93?
Il vient de me répondre. Il est d'accord avec moi et se dit très attentif à la situation de laSeine-Saint-Denis. C'est une belle lettre d'intentions et de déclaration d'amour. J'attends encore les preuves d'amour sonnantes et trébuchantes.
Propos recueillis par BLANDINE SEIGLE