Monsieur le Ministre,

Par la présente, je souhaite vous exprimer ma plus vive inquiétude concernant le sort dujournaliste indépendant Nadir Dendoune, détenu en Irak par les autorités irakiennes depuis ce jeudi 24 janvier.

Son arrestation sur des bases troubles a toutes les apparences de l’arbitraire et constitue déjà, en ce sens, une première atteinte à la liberté de la presse. La France, dont vous assurez la représentation à l’extérieur de nos frontières, s’honore de promouvoir et de défendre partout dans le monde ce bien démocratique élémentaire et fragile. C’est à ce titre que je me permets de solliciter auprès de vous une vigilance toute particulière de la part du Ministère sur lequelvous avez autorité.

Par ailleurs, puisque Monsieur Dendoune est un natif de la Seine-Saint-Denis et qu’une partie importante de son travail est liée à cet ancrage, je veux profiter de cet appel pour évoquer l’expérience personnelle, directe et heureuse que nous avons pu avoir, au Conseil général de la Seine-Saint-Denis, de ses talents de journaliste. A deux reprises en effet, nous avons pu l’accompagner dans ses projets ou dans ceux de l’association L’Ile aux projets, dont il était membre. Il s’était notamment agit d’aider à la publication d’un ouvrage, « Journal de guerre d’un pacifiste – bouclier humain à Bagdad ».

Si le journalisme est un instrument de démocratie, le journalisme pratiqué par Monsieur Dendoune est aussi un acte militant en faveur de la paix. Ces deux visées, prises isolément, suffisent dans bien des pays du monde à mettre un homme libre en danger. Parce qu’il les lie l’une l’autre dans son travail, Monsieur Dendoune mérite non seulement tout notre soutien, mais toute notre protection.

Je vous prie de croire, Monsieur Ministre, à l’assurance de ma haute considération.

Stéphane Troussel