La plus haute juridiction financière de l’Etat vient, à travers son rapport sur « une décennie de réformes » concernant la politique de la Ville, de donner raison aux élus de la Seine-Saint-Denis. Nous le disons depuis des années : ce département, parce qu’il est plus en difficulté que la moyenne nationale, doit être davantage soutenu. On ne peut tolérer plus longtemps que ce territoire soit moins bien doté que ses voisins.
Il n’est pas acceptable que l’enveloppe des crédits alloués à la Seine-Saint-Denis soit, après la ville de Paris, la moins importante de l’Ile-de-France, alors même que ce département est le plus pauvre de la région. Chaque habitant de nos quartiers populaires reçoit 10€ de moins que la moyenne francilienne. L’injustice est la même dans l’Education: alors qu’en 2006 elle était dans la moyenne nationale pour la dépense par élève, l’académie de Créteil, dont fait partie la Seine-Saint-Denis, est depuis tombée au 22e rang sur 26. Et l’Etat dépense 47% de plus pour former un élève parisien qu’un banlieusard de l’académie de Créteil ou de Versailles.
Il y a donc urgence à replacer la banlieue au cœur du travail des ministères, et que des priorités soient établies clairement, à l’instar de ce qui se pratique chez nos voisins européens, entre les territoires. Je soutiens en ce sens l’orientation prise par Monsieur François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville, qui a annoncé la réforme de la géographie prioritaire pour le premier trimestre 2013. Il est urgent que la Seine-Saint-Denis soit placée au premier rang des préoccupations nationales. Nouvelle géographie prioritaire et péréquation financière renforcée sont indispensables. L’efficacité de l’action publique, au-delà des stratégies de communication auxquelles elle s'est trop souvent cantonnée ces dernières années, est à ce prix. C'est ici que l’avenir du pays tout entier est en train de se jouer.