Marche silencieuse pour Sophia

le 10 mai 2012 :: Actualités

A l'initiative de l'Observatoire départemental des violences faites aux femmes, j'ai marché lundi dernier, aux côtés de ses proches, de nombreux élus de la Seine Saint-Denis et de représentants associatifs engagés contre les violences faires aux femmes, en mémoire de Sophia. Cette jeune fille qui n'avait pas même 18 ans a été retrouvée morte le 12 avril dernier à Villemomble, sauvagement assassinée par son ex petit ami dont elle cherchait à se séparer pour dire "non" et mettre fin aux violences qu'il lui infligeait.

Dire « non ». Refuser l’inacceptable, ce mal tout aussi répandu que marqué du sceau du déni. Protéger la liberté de toutes les femmes de choisir leur vie. Empêcher que ces drames ne se répètent. Faire en sorte que la mort de Sophia serve au moins à dénoncer ceci : en France, une femme meurt tous les deux jours du fait de la violence de son compagnon, conjoint, concubin, petit ami ou ex.

Il faut parler, parce que briser le silence de la honte et de la peur, c’est le seul moyen pour faire reculer le fléau des violences. Il faut parler, parce que libérer la parole des femmes qui en sont victimes, c’est le premier pas pour qu’elles puissent sortir de cet enfer. Il faut parler parce qu’il y a ici, en Seine-Saint-Denis, des centaines de femmes et d’hommes qui sont là pour les écouter, les aider et les protéger. Bénévoles associatifs, profesionnel-le-s socio-sanitaires, personnels soignants, fonctionnaires de police, avocats, magistrats : chacun dans leur fonction, et souvent ensemble, ils animent au quotidien les dispositifs d’accueil, de conseil et de soutien aux victimes et à leurs familles. Ils sont le premier rempart contre ces violences sexistes que nous nous sommes engagés à combattre, à leurs côtés, en créant il y a 10 ans l’Observatoire des violences envers les femmes, chargé d’accompagner et de coordonner leur action en Seine-Saint-Denis.

Je voudrais de nouveau adresser une pensée émue aux parents de Sophia, à ses frère et sœur, à sa famille installée à Stains, à ses ami-e-s, à ses camarades de classe, à ses professeurs du lycée professionnel Bartholdi. Je pense, aussi, à toutes celles et tous ceux qui l’ont connue et aimée ; à celles et ceux qui ont partagé ses joies, ses rêves, ses espoirs de jeune fille, jusqu’à l’aube de ses 18 ans ; à celles et ceux que la disparition de Sofia a plongés dans une peine immense, inconsolable, que je partage avec eux.

Plus que jamais, cette bataille doit mobiliser chacune et chacun de nous, parce que nous restons convaincus qu’en unissant nos forces et nos efforts : oui, « mieux protéger, c’est possible ».



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