C’est sans hésiter que j’ai répondu présent à l’appel pour un parrainage départemental des lycéens et lycéennes étrangers en attente d’un titre de séjour récemment lancé par l’association Réseau Education Sans Frontières (RESF) dans la lignée de sa campagne "jeunesse sans papiers, jeunesse volée", au nom de la solidarité. Les jeunes concernés sont parfois directement menacés de reconduite à la frontière par un arrêté préfectoral portant obligation de quitter le territoire. Aussi, j’étais présent samedi dernier, en compagnie notamment de Claude Bartolone, de Daniel Goldberg et de bien d’autres élus de la Seine-Saint-Denis, à la Bourse départementale du travail pour participer à la cérémonie de parrainage organisée pour l’occasion et, bien entendu, rencontrer mon filleul.

De nombreux jeunes majeurs vivent dans l’angoisse de ne pouvoir poursuivre leurs études et leur formation en France, d’être séparés de leur famille et de leurs amis et renvoyés dans un pays qu’ils ont quitté il y a longtemps et avec lequel leurs liens se sont distendus. Or, ils sont ici, en France, et c’est ici qu’ils construisent leur avenir tout en participant à celui du pays. La multiplication des refus de séjour à laquelle on assiste, aggravée par la prochaine augmentation des quotas d'expulsion récemment annoncée par le ministère de l'Intérieur, rend urgent le renforcement des liens entre les équipes pédagogiques, les parents d'élèves, les citoyens et les élus.

Cette cérémonie a donc été une occasion de réaffirmer les valeurs qui sont au cœur du pacte républicain français, au premier rang desquelles la fraternité. Elle est également venue nous rappeler que la politique migratoire du gouvernement sortant est aveugle au point d’accepter le placement de mineurs en centre de rétention ou de criminaliser des étudiants hautement qualifiés par le biais d’une circulaire allant à l’encontre des intérêts mêmes du pays.

C’est donc aussi pour dire stop à ces dérives que je me suis engagé à parrainer Achille, jeune majeur originaire des Seychelles faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Aidé par l’une des professeurs d’Achille, nous nous mobiliserons pour que ce jeune puisse être régularisé et poursuivre sereinement sa scolarité.