En complément de mon intervention ce matin sur RTL, je vous invite à prendre connaissance de ma déclaration au sujet de la fusillade contre des policiers ce week-end à La Courneuve:
Un policier abattu en février, un immeuble neuf incendié en mars, des inscriptions contre la police en avril, un fourgon de police attaqué à l'arme de guerre en mai : à La Courneuve et en Seine Saint-Denis, les violences se multiplient et à chaque fois elles franchissent un pallier supplémentaire. Alors qu'il y a quatre ans, N.Sarkozy venait, après la mort du petit Sid-Ahmed, déclarer qu'il allait « nettoyer la cité des 4000 au kärcher », force est de constater qu'il a échoué à y éliminer la présence des armes à feu.
Ces incidents viennent rappeler avec brutalité que l'insécurité n'a pas reculé. Bien au contraire ! La violence s'est propagée, car les quartiers populaires ont été abandonnés à l'insécurité et aux bandes armées. C'est un autre échec de Nicolas Sarkozy ! Bien sûr, après les drames, après les incidents, des cars de CRS bien visibles réapparaissent ici ou là dans nos rues pendant quelques semaines. Quelques semaines et puis s'en vont. Cette réponse est révélatrice de la solution que la droite au pouvoir a choisi pour nos quartiers. Incapable d'apporter des réponses durables, elle a choisi les opérations coup de poing quand la tension monte d'un cran pour mieux masquer les suppressions de poste dans la police (10 000 policiers manqueront d'ici 2012).
Depuis 2002, les gouvernements de droite multiplient les lois (23 au total) mais ne font pas diminuer la délinquance. Les résultats sont tronqués. Plus personne, parmi les habitants comme parmi les élus, ne croient à des chiffres en baisse. Les destructions et dégradations, les violences physiques, les violences sexuelles, ou encore les infractions à la législation sur les stupéfiants, continuent au contraire de progresser. C'est le résultat de la véritable pénurie de moyens, tant humains que matériels, que les gouvernements de droite ont organisée depuis 2002 dans un département populaire comme la Seine Saint-Denis : manque de policiers sur la voie publique, turnover important des effectifs, manque de véhicules, difficultés pour déposer plainte, délais d'intervention de plus en plus longs des forces de l'ordre, etc... Cette situation impose d'autres politiques : il faut un véritable plan de rattrapage pour la police et la justice en Seine Saint-Denis pour lutter contre le grand banditisme et rétablir la sécurité quotidienne.