« On ne peut pas « séparer l’humain de l’urbain » : voilà pourquoi François Hollande a profité de sa visite d’aujourd’hui dans un quartier populaire de Strasbourg pour affirmer avec force et préciser son engagement en faveur du développement des quartiers populaires. Il a ainsi fait une annonce puissante en promettant, s’il est élu, de créer un ministère de l’Egalité territoriale ! Celui-ci sera en charge de la rénovation urbaine – avec la mise en place d’un second plan national, le tant attendu ANRU 2 – et de la cohésion territoriale.
Cette promesse, c’est enfin une raison d’y croire pour les collectivités – le Conseil général et les communes – et les habitants de la Seine-Saint-Denis qui réclament depuis des années que justice soit faite à nos territoires. Nous ne demandons pas de traitement de faveur, simplement l'Egalité. Ce que nous voulons, pour notre département comme pour toutes les collectivités en souffrance, c’est que le principe de l’égalité républicaine soit respecté. Comment peut-on tolérer que des départements voisins subissent des disparités astronomiques en termes de revenus, et donc de moyens d’agir pour le bien-être de leurs populations ? A titre d’exemple, les dépenses sociales obligatoires s’élèvent à 689 euros par habitant et par année en Seine-Saint-Denis, contre 555 euros à Paris et « seulement » 494 euros dans les Hauts de Seine. Et quand ce département prépare son budget, il dispose de près de 450 millions d’euros de marge de manœuvre supplémentaire par rapport au nôtre, soit près des deux tiers de notre Plan Exceptionnel d’Investissement pour les collèges ! Le Conseil général de Seine-Saint-Denis s'est fait le porte-parole de cette revendication de justice à maintes reprises, et encore très récemment avec sa plate-forme revendicative de janvier 2012 qui portait 12 exigences pour l'égalité et l'avenir en Seine-Saint-Denis.
Cette promesse, c’est aussi la garantie que l’Etat, après cinq années de désengagement continu, prendra de nouveau ses responsabilités vis-à-vis des collectivités territoriales dont les budgets se sont trouvés asphyxiés par des transferts de compétences non compensés et une réforme de la fiscalité locale profondément injuste.
A titre personnel, j'apprécie particulièrement ce nouvel intitulé ministériel, c’est exactement ce même intitulé que j’ai proposé au président Bartolone – et qui a été retenu – pour ma délégation de Premier vice-président du Conseil général en mars dernier à l'issue des élections cantonales.
La rénovation urbaine coûte cher. Chaque barre démolie, chaque immeuble à taille humaine reconstruit, ce sont des millions d’euros. Là aussi, François Hollande prend une décision juste : c’est « la spéculation immobilière [qui] financera la rénovation des quartiers populaires », à travers l’élargissement de la taxe sur les logements vacants et l’instauration d’une taxe sur les cessions de terrains à bâtir.
Il est urgent de restaurer la solidarité et l’égalité entre les territoires et entre leurs habitants. Car, ainsi que l’a dit notre candidat, l’idée que nous portons est celle d’une France qui « ne distingue pas entre les Français. Tous sont des citoyens à part entière et non des citoyens entièrement à part ».