Aujourd'hui ou dans les jours qui viennent, nous aurons droit au "secret défense" ou aux communiqués d'autosatisfaction du ministre de l'Intérieur pour décrire la réalité connue par les seuls services de police sur les faits survenus pour ce 14 juillet. Les élus comme les habitants de nos quartiers populaires n'y croiront rien comme plus personne ne croit ni aux annonces sur les statistiques de délinquance, ni au nombre d'agents de police affichés par le Ministre de l'Intérieur, dans notre département en particulier tant les chiffres proclamés sont éloignés des réalités vécues au quotidien.
La confirmation d'un échec
Le rapport sur "l'organisation et la gestion des forces de sécurité publique" présenté il y a quelques jours par la Cour des Comptes est venu confirmer cet échec majeur de Nicolas Sarkozy.
Alors que le chef de l'Etat assume depuis bientôt 10 ans la responsabilité de cette question de la sécurité dans notre pays, et qu'il avait fait de la lutte contre l'insécurité sa priorité et un de ses "marqueurs" politiques, ce rapport démontre l'inefficacité des mesures qu'il a prises depuis 2002.
Ce rapport confirme que les moyens d'évaluation des performances de la police à travers les statistiques qui sont faites, ne sont pas pertinents et que les atteintes à l'intégrité des personnes sur la période d'observation de ce rapport (2003 - 2010) ont augmenté de 20%. On constate aussi que le nombre de policiers en 2011 est revenu au nombre de policiers de 2002.
Le droit à la sécurité est un droit fondamental pour chaque citoyen. Or, la gestion des forces de police étudiée par la Cour des comptes ne démontre en rien la vision républicaine et égalitaire de ce droit. Bien au contraire, le rapport pointe une grande inégalité de traitement entre les territoires. Tandis que certaines communes comptent 1 policier pour 300 habitants, celles pour lesquelles la présence policière est la plus nécessaire n'en compte qu'1 pour 500 habitants ! De nombreuses villes de Seine-Saint-Denis sont ainsi sous dotées.
En supprimant un fonctionnaire sur deux, Nicolas Sarkozy a voulu faire croire qu'avec moins de policiers on pouvait faire plus de sécurité ! Bien sur, il n'en est rien et ce rapport le confirme. Ce n'est pas la vidéosurveillance encouragée qui peut remplacer la présence humaine indispensable et le lien étroit entre les forces de police et les citoyens.
Dans ce domaine comme dans les autres, le pays a été floué et trompé par des chiffres maquillés. L'insécurité augmente car la politique du Président et de son gouvernement est mauvaise. C'est une mauvaise politique en termes de moyens et d'effectifs. C'est une politique déconnectée des besoins concrets des Français en matière de sécurité.
Le changement : une politique fondée sur les besoins de nos citoyens
A l'échec de la droite, les socialistes fondent une nouvelle politique de sécurité sur la proximité qui corresponde aux besoins quotidiens de nos citoyens, d'où la volonté de mettre en place une police des territoires et de créer des zones prioritaires de sécurité. Nous voulons une autre organisation du commandement qui associe plus efficacement police et gendarmerie et dont la doctrine d'emploi sera modifiée pour instituer une véritable police républicaine respectée dans toute l'étendue de ses missions à la fois de proximité, d'investigation et de rétablissement de l'ordre.
C'est le sens du Pacte national de protection et de sécurité publique que les Socialistes ont défini il y plusieurs mois sous l'autorité de Martine Aubry. Il comporte 22 propositions pour apporter des réponses justes et efficaces.