Je n'ai pas résisté à la tentation de ces quelques lignes sur l'élection de François Mitterrand. Le 10 mai 1981, j'étais un jeune garçon de 11 ans et je garde en mémoire le souvenir de cette folle journée et en particulier, comme tous ceux qui ont vécu - même enfant - cette période, cette photo pixélisée qui s'est peu à peu affichée sur nos écrans de télévision...d'abord l'angoisse au sein de la famille pendant les quelques secondes où l'image ne permettait pas de distinguer le vainqueur puis l'explosion de joie quand le visage de François Mitterrand est apparu entièrement.
Bien sûr, ce n'est pas de la nostalgie qu'il faut éprouver aujourd'hui même si chacun conserve intacte l'émotion face aux images, aux discours, aux manifestations, aux souvenirs de remarques, d'anecdotes de cette journée et des jours qui allaient suivre...
Je me souviens par exemple de ma grand-mère qui, se rendant au bureau de vote de l'Ecole Paul Doumer pour participer au dépouillement, me dit « si cette fois, Mitterrand ne gagne pas, c'est que décidément les Français n'ont rien compris ! », d'une enseignante qui nous expliquait que « grâce à Mitterrand, un ouvrier (Pierre Bérégovoy) allait, pour la première fois dans l'histoire de notre pays, devenir Secrétaire général de l'Elysée »,...Tout traduisait la joie immense mais surtout l'espoir populaire que cette victoire tant attendue avait fait naître : changer la vie ici et maintenant !

Si ce n'est donc pas de la nostalgie qu'il faut éprouver aujourd'hui, c'est en tous cas des leçons à retenir pour l'avenir. Et l'avenir, c'est dans un an !
La Gauche ne peut emporter l'élection présidentielle dans la Vème République que si les Socialistes - rassemblés - entraînent avec eux la Gauche, toute la Gauche, puis s'appuie durablement sur une société toute entière mobilisée.
La Gauche ne peut emporter l'élection présidentielle dans la Vème République que si elle redonne espoir, confiance, fierté et dignité aux citoyens, et en particulier aux milieux populaires.
La Gauche ne peut emporter l'élection présidentielle dans la Vème République que si elle porte fièrement ses valeurs et défend vigoureusement des propositions novatrices et audacieuses.
Comme le disait ce matin Martine Aubry «le président ou la présidente de 2012 sera celui qui dira aux Français oui, on peut réenchanter l'avenir»….« Changer la vie, il n'y a rien de plus beau»… «Si on ne fait pas de politique pour changer la vie, pour lutter contre les injustices, pour que les hommes et les femmes réussissent à vivre mieux, qu'on vive bien tous ensemble, il ne faut pas faire de politique ».
C'est cet espoir, cette envie, ce désir de profonds changements qu'il nous faut construire. Alors, ce soir, je passerai au concert de la Bastille pour me souvenir mais surtout pour préparer l'avenir.