Depuis vendredi soir, la Tunisie vit des heures difficiles mais exaltantes. Les manifestations pacifiques du peuple tunisien qui ne supportait plus la misère, le chômage, la corruption, un avenir bouché et les exactions quotidiennes de la dictature ont eu raison de Ben Ali et de sa famille. L'impitoyable répression policière et militaire qui s'est abattue contre les manifestations qui avaient depuis un mois gagné tout le pays a fait vraisemblablement près d'une centaine de morts. La détermination du peuple tunisien a contraint le dictateur et son clan à prendre la fuite. La première secrétaire du Parti Socialiste Martine Aubry a indiqué que "le départ de Ben Ali doit permettre la transition démocratique".
Pendant toute la mobilisation du peuple tunisien, N.Sarkozy s'est tu mais son gouvernement est monté au créneau pour tenter de sauver la dictature. La ministre des Affaires étrangères M.Alliot-Marie avait même osé, il y a quelques jours, proposer à Ben Ali "le savoir-faire de nos forces de sécurité" pour l'aider à réprimer !
Ces journées révolutionnaires resteront comme celles d'une victoire immense du peuple tunisien, de son courage et de sa détermination à se faire entendre, pour obtenir un changement à la fois politique et social, qui garantisse les droits et les libertés démocratiques, la justice sociale et le progrès économique. Maintenant, Ben Ali en fuite, chassé par l'extraordinaire mobilisation populaire, le peuple tunisien ne doit pas être spolié de sa victoire.
C'est pourquoi, la Gauche et les Socialistes en particulier s'engagent sans réserve aux côtés du peuple tunisien pour exiger la libération de l'ensemble des prisonniers politiques, l'établissement de toutes les libertés démocratiques et la préparation d'élections libres dans les meilleurs délais ainsi que le gel des avoirs de Ben Ali et de son clan afin de soulager d'autant la dette publique d'un pays mis en coupe réglée pendant des dizaines d'années.