La disparition d'Aimé Césaire a suscité une grande émotion. Immense poète, député-maire de Fort-de-France pendant un demi-siècle, il développa, notamment avec Léopold Sédar Senghor, le concept de « négritude ». Non pour s'enfermer dans une communauté, mais pour partager son indéfectible revendication d'égale dignité humaine avec tous les opprimés et déshérités du monde. Parce qu'il est utile d'inscrire profondément ses engagements dans notre vie quotidienne, j'ai proposé, au nom des élus socialistes, de rendre hommage à Aimé Césaire en donnant son nom à un lieu ou un nouvel équipement public de notre ville, la future « école des Clos » par exemple, ou bien en organisant annuellement un « concours Aimé-Césaire » valorisant l'implication de jeunes dans un projet imprégné des valeurs qu'il incarnait. Notre proposition devrait obtenir un débouché concret dès le prochain conseil municipal. Parce que nos quartiers et leurs habitants sont à l'image de cette France métissée et de son histoire plurielle, la mémoire d'Aimé Césaire ainsi vivante dans notre ville permettra aux combats qu'il a menés d'être transmis aux jeunes générations. Comme pour la nécessaire reconnaissance des massacres de Sétif en mai 1945, la France doit regarder en face son histoire, toute son histoire, pour mieux reconnaître ce qu'elle est aujourd'hui.

Stéphane TROUSSEL
Vice-président du Conseil général
Conseiller municipal de La Courneuve
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